L'impact de la législation sur les évolutions de l'emballages :
- perspectivespack
- 13 juin
- 4 min de lecture

La législation est une source de stress pour les entreprises: "Comment se mettre en conformité", "toujours plus de règles"...
Mais si nous transformions cette contrainte en opportunité?
La législation joue un rôle toujours plus central et moteur dans l'évolution des emballages. Historiquement, la législation était très centrée sur la sécurité alimentaire.
Aujourd'hui, elle nous pousse vers des pratiques plus durables et respectueuses de l'environnement et cela se manifeste par des tendances très marquées.
Les objectifs
Les objectifs sont clairs:
-> Réduire la quantité de déchets générés notamment sur les plastiques
-> Favoriser l'économie circulaire (réemploi, recyclage)
-> Encourager l'éco-conception des emballages pour minimiser leur impact tout au long du cycle de vie
-> Lutter contre les polluants (plastique, micro-plastique, substances préoccupante comme les PFAS)
-> Responsabiliser les producteurs.
Parmi les textes législatifs traitant des ces sujets, nous en retiendrons pour la France:
La loi Agec
le PPWR
la REP
Les tendances
Réduire
Nous avons tous reçu ce carton trop gros avec un objet tout petit à l'intérieur, nous avons tous constaté ce paradoxe du rayon fruits avec des bananes emballées dans du plastique. Aujourd'hui la tendance est à supprimer tout ce qui est inutile: suremballage, les espaces vides, ect...

Mono matériau
Quand les besoins du produit emballé le permettent, on passe en mono matériau. Pour que le bilan carbone d'une matière recyclée soit positif, il faut faciliter le tri et le recyclage des matériaux. Les mono matériau sont une première réponse à cela.
Recyclé
Les filières de recyclage n'ont pas été développées pour tous les matériaux et certaines ne sont pas encore performantes. Les exigences de contenu recyclé (ex: 25% pour les bouteilles plastique en 2025 au niveau européen) poussent au développement des filières de recyclage. Des innovations sont en cours pour recycler des matériaux comme le polystyrène (PS) des pots de yaourt en boucle fermée (recyclage chimique).

Un retour vers le réemploi et la consigne
Oublié pendant un bon moment, le réemploi signe son retour.
La législation fixe des objectifs de réemploi qui relancent des modèles comme la consigne pour les bouteilles de boissons, les contenants alimentaires en vrac, ou la vaisselle réutilisable en restauration.
Encore assez immature en France, les initiatives se multiplient pour que le modèle économique soit viable.

Les matériaux alternatifs
Un travail est fait pour éviter les plastiques, on les remplace par des matériaux tels que le carton et le papier, ou encore le verre et le métal.
De nouveaux matériaux biosourcés font également office d'alternative.
Cependant, il est à noter que la perception consommateur est parfois un peu biaisé.
Parlons par exemple du sachet en papier kraft soudé... Et oui, le papier de ne soude pas avec la chaleur, une fine couche de plastique y est présente ce qui revient à un multi matériau. Paradoxalement, suivant les pourcentages des matériaux, il est considéré comme recyclable...
Autre exemple avec les matières biosourcées:
Leur usage est examiné avec plus de prudence, car leur compostabilité et leur recyclabilité doivent être clairement établies et ne pas perturber les filières existantes.
En résumé, il faut évaluer avec beaucoup d'attention les matières alternatives pour être certain de leur impact positif.
Transparence et informations du consommateur :
L'harmonisation de la signalétique de tri (ex: le logo Triman en France) et l'introduction d'indices (comme l'indice de réparabilité et de durabilité) visent à mieux informer le consommateur pour un geste de tri plus efficace et un achat plus responsable.

Digitalisation et traçabilité :
L'intégration de technologies comme les QR codes ou la RFID peut aider à suivre les emballages réutilisables ou à fournir des informations détaillées sur le tri.
Perspectives Futures et Défis
L'évolution est en cours et est loin d'être finalisée. Le PPWR est un cadre Européen qui continue à se dessiner: un vocabulaire commun est en cours d'harmonisation de façon à éclairer les textes. De la même manière, il faudra prouver que l'emballage est recyclable pour le mettre sur le marché. Facile dans certains cas, plus difficiles sur d'autres secteurs. Quels sont les modes de calcul? C'est ce que nous verrons arriver dans les prochains mois.
Aujourd'hui, les objectifs sont déjà ambitieux, et il y a fort à parier qu'ils seront de plus en plus exigeants dans le temps.
Les défis du réemploi:
Dans les défis à relever, il y a bien évidemment le réemploi. Il ne s'agit pas seulement de la volonté des industries, le défi majeur sera de mettre en place des infrastructures logistiques robustes et rentables pour la collecte, le lavage et la redistribution à grande échelle des emballages réutilisables.
Coûts et compétitivité :
La transition vers des emballages durables peut générer des coûts initiaux importants pour les entreprises, ce qui soulève des questions de compétitivité et d'équilibre économique. Les mécanismes de bonus/malus des éco-contributions visent à inciter financièrement les acteurs.
Innovation dans les matériaux et procédés :
Recherche sur des matériaux 100% biodégradables en milieu naturel.
Développement du recyclage chimique pour les plastiques complexes ou contaminés, afin de créer une vraie circularité "food-grade".
Solutions d'emballage ultra-minimalistes, voire comestibles, pour certains produits.
Conclusion
la législation est devenue le principal moteur de l'innovation et de la transformation dans le secteur de l'emballage. Elle force une remise en question profonde des modèles établis pour aller vers une économie plus circulaire, où l'emballage n'est plus un déchet, mais une ressource réutilisable ou recyclable.




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