Focus sur la méthode des 3R

On entend parler de la méthode des 3 R. Simple sur le papier, est-elle aussi facile que cela à appliquer. C’est ce que nous allons découvrir ensemble!

À l'heure du dérèglement climatique, les dirigeants européens semblent enfin prendre la mesure de l'urgence d'agir. C'est dans ce contexte qu'est apparu le règlement européen PPWR, visant à réduire les déchets et à encourager la réutilisation. Un programme ambitieux, dont l'application est prévue à partir de 2030.

Origine

 La méthode des 3R, concept clé de la gestion des déchets et de la promotion de la durabilité, trouve son origine dans une prise de conscience progressive de la nécessité de réduire notre impact environnemental. Bien que l'idée de réduire les déchets et de réutiliser les objets soit ancienne, la formalisation de cette méthode est plus récente.

Les 3R fondamentaux sont :

• Réduire

• Réemployer

• Recycler

  
  

Au fil du temps, le concept a été enrichi par d'autres notions, telles que :

• Repenser

• Réparer

• Respecter

L'introduction de la notion de "respecter" englobe une approche sociétale plus large, visant à soutenir les communautés locales et les savoir-faire traditionnels.

Réduire: une simplicité apparente

La réduction des déchets, bien qu'apparemment simple, se heurte à de nombreuses contraintes et obstacles.

Prenons deux exemples :

• La réduction de l'épaisseur des bouteilles d'eau, bien qu'économique en matière de matériaux, peut dégrader l'expérience du consommateur si la bouteille devient trop instable.

• L'emballage des fruits et légumes biologiques, nécessaire pour la traçabilité, la protection et la distinction des produits conventionnels, crée un paradoxe avec les principes de l'agriculture respectueuse de l'environnement.

  
  

Pour réduire efficacement, il est conseillé de :

• Analyser le cycle de vie des produits afin d'identifier les éléments les plus polluants.

• Évaluer les choix de matériaux et les besoins réels des produits.

• Optimiser les dimensions, les formes et les regroupements des emballages.

• Éliminer le superflu.

  
  

Réemployer: un défis logistique et économique

Le réemploi, bien que pratiqué de longue date (consigne des bouteilles), a été éclipsé par la culture du jetable. Le règlement PPWR ambitionne de changer la donne, en imposant que 10 % des emballages soient réutilisables d'ici 2030.

Si le système des palettes consignées est bien établi, la récupération et le nettoyage des contenants primaires posent des défis logistiques et économiques majeurs.

Les questions suivantes se posent :

• Qui doit assumer les coûts logistiques ? Les consommateurs estiment qu'ils ne devraient pas avoir à compenser les choix des entreprises en matière d'emballage.

• Le consommateur doit-il devenir un centre de stockage pour les emballages usagés ?

  
  

Pour relever ces défis, des consortiums d'entreprises développent des emballages standardisés, différenciés par l'étiquetage, afin de simplifier la collecte, le transport et le stockage.

Les emballages réemployables doivent être conçus pour résister aux contraintes de la chaîne logistique et du lavage industriel, un domaine où l'expertise est encore limitée en dehors du secteur agroalimentaire.

Recycler: des idées reçues et des difficultés

Le tri est devenu un réflexe pour de nombreux consommateurs, mais le recyclage est un processus complexe, entravé par la diversité des matériaux, des formes et des assemblages.

Les taux de recyclage en France varient considérablement : 48 % pour l'aluminium, 88 % pour le verre, 25 à 30 % pour le plastique et 64 % pour le papier/carton.

Le tri, malgré les progrès des systèmes optiques, reste un défi.

De plus, toutes les matières plastiques ne disposent pas de filières de recyclage efficaces ; seuls le PET et le PP sont bien valorisés à grande échelle.

Le polystyrène (PS), utilisé pour les pots de yaourt, est recyclé en Espagne, mais les débouchés sont limités (pots de fleurs, cintres).

Le remplacement du PS par d'autres matériaux pose des problèmes :

• Le verre est lourd, ce qui augmente les coûts de transport.

• Le PET est mal adapté aux produits laitiers.

• Les pots en carton sont souvent recouverts d'un film plastique, ce qui complique le recyclage.

En conclusion

Il n'existe pas de solution miracle

. Chaque situation exige une analyse approfondie pour minimiser l'impact environnemental. Le cadre réglementaire nous incite à repenser nos emballages.

Il est recommandé de solliciter l'accompagnement des éco-organismes et d'experts externes. Des dispositifs de financement sont disponibles jusqu'en 2025 pour soutenir cette transition.